Des bêtes très hommes
Un homme est parfois bête. Autrement
dit, il n’a pas l’intelligence que l’homme est censé avoir. C’est le
seul être vivant sur terre capable de penser, et donc, de créer,
communiquer, écrire…
L’exposition « bêtes et hommes » propose une réflexion sur ce que les êtres humains ont emprunté aux animaux et à la nature.
Dans
une pénombre presque mystique, se succèdent les éléments les plus
étranges qui lie l’espèce humaine à nos amis à plumes, poils et
écailles. Sous des tente en toiles couleur terre, disposées de façon
anarchique suivant le modèle villageois africain, sont créés des
espaces qui sont chacun porteur d’un message, ou d’une idée.
Il y a quatre grands axes de réflexion :
«
Les animaux transforment les humains » : les hommes se sont inspirés du
physique de certains animaux pour fabriquer des objets. Des montages et
des schémas montrent de quelle façon la lime a été conçue suivant la
morphologie de la langue d’un chat. Plus loin, des photographies
d’hommes et de femmes déguisés en éléphants ou rennes.
« L’animal
est un étranger pour l’homme » : exception faite des scientifiques, les
connaissances que nous avons de la nature sont très restreintes.
L’homme a été trop vite coupé de son décor naturel par l’urbanisation
croissante. Le message est passé. Le commun des mortels reste très
ignorant de tout ce qui l’entoure.
« Les animaux ont un métier » :
cette partie concerne l’utilisation que nous faisons des animaux. Des
vidéos sur les bergers et leurs chiens sont diffusées. Plus loin, une
sorte d’épicerie a été créée avec tout un étalage de peluches en
bocaux. Derrière, sont accrochées des carcasses de porcs aux entrailles
débordantes et colorées. Que les âmes sensibles se rassurent, le tissu
remplace ici la chair ferme. Pour sortir de cet espace plus
qu’oppressant, il faut traverser un espace où sont diffusés des vidéos
d’abattages de porcs. Des images qui culpabilisent les omnivores que
nous sommes !
« Les animaux imposent des choix » : choquée par
l’espace précèdent, je regarde amoureusement cette loutre qui joue avec
le tuyau d’arrosage. Le dernier espace mène au but de cette exposition.
Comment préserver la vie animale ? De quelle façon cohabiter pour le
bien de tout le monde ?
A la sortie, le passage obligé dans une
boutique de Nature et Découverte propose de faire une bonne action et
de consommer enfin en accord avec la nature. Penser « nature »
aujourd’hui c’est penser « développement durable », « produits issus de
l’agriculture biologique » et du « commerce équitable ». Des étiquettes
qui font recette sur le dos de la nature.
Après avoir regardé la
création des Hommes au parc de la Villette, je me suis attardée sur les
mainates, iguanes, outardes, loutres, corneilles et vautours exposés
entre les tentes. Une part de vivant qui exprime instinctivement ce qui
nous lie aux bêtes. En observant leur comportement, vous constaterez
une part d’humanité. Des points communs qui nous rappellent que les
bêtes peuvent êtres aussi très Hommes.
Site officiel : www.betesethommes.fr
Annacbl
Article publié dans Human et Terre : Voir ici